Les hépatites A, B et C

L’hépatite A (VHA) :

L’hépatite A est une maladie du foie qui est due à un virus à ARN de la famille des picornavirus, une famille de virus qui comprend aussi les poliovirus et les rhinovirus.

Symptômes : Le plus souvent, elle passe inaperçue, mais on peut parfois observer des fièvres, fatigues, nausées, jaunisse, diarrhées, urines foncées, selles décolorées et parfois une perte de poids.

Transmission : L’hépatite A se transmet majoritairement par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des matières fécales qui contiennent du virus. En effet, le virus est retrouvé dans les selles des malades. Une mauvaise hygiène ou des conditions sanitaires défavorables (assainissement des eaux, etc.) favorisent donc la transmission de la maladie. Certains pays sont plus à risques que d’autres notamment en Europe de l’Est, Afrique, Asie, Amérique du Sud. La transmission par voie sexuelle ou injectable existe mais reste exceptionnelle par rapport à la voie orale. Cependant, le virus peut être transmis par contact entre la bouche d’une personne saine et l’anus ou la région du périnée (rapports bouche-sexe ou bouche-anus) d’une personne infectée.

Précautions : Les précautions à prendre sont donc principalement de bien se laver les mains en particulier avant la préparation du repas, d’éviter de consommer de l’eau de provenance inconnue mais de préférer l’eau minérale ou en bouteille (fermée). Pour les pratiques sexuelles, l’utilisation de préservatif et de digues dentaires permet de s’en protéger.

Traitement : Cette hépatite évoluant spontanément vers la guérison, aucun traitement n’est mis en place et il n’en existe aucun de spécifique. En début d’hépatite, à la phase aiguë, du repos, l’arrêt de certains médicaments (contraceptifs oraux par exemple) aunsi que l’arrêt de toute boisson alcoolisée sont les seules mesures à prendre. En cas d’hépatite aiguë grave, l’hospitalisation est nécessaire et le traitement sera symptomatique. Il existe un vaccin contre l’hépatite A. Une vaccination permet de donner une immunité efficace pendant près de 10 ans. La vaccination est recommandée aux voyageurs qui se rendent en zone d’endémie.

L’hépatite B (VHB) :

L’hépatite virale B est une maladie grave, qui peut évoluer en infection chronique. Ce risque est d’autant plus important que la personne atteinte est jeune. Le germe coupable fait partie des dix virus les plus redoutables du monde. L’hépatite B est due à un virus qui provoque des lésions inflammatoires du foie.

Symptômes : Les symptômes de la maladie aiguë sont essentiellement une inflammation du foie, avec ou sans ictère et des troubles digestifs avec nausées et vomissements, à ce stade l’évolution est souvent bénigne même si l’hépatite B est la forme la plus grave des hépatites virales, mais il existe, bien que rarement, des formes fulminantes à évolution mortelle. L’infection passe souvent inaperçue lors de l’infection aigüe et chez le patient porteur du virus. Dans près d’un cas sur dix, l’hépatite B aiguë ne guérit pas et devient une infection chronique. Le porteur chronique n’a pas de symptôme apparent mais est susceptible de contaminer son entourage. En cas d’hépatite chronique active, les symptômes peuvent être une fièvre modérée, une grande fatigue, des troubles digestifs (nausées, vomissements, douleurs abdominales), une jaunisse, des urines foncées ou des selles décolorées.

Transmission : La contamination se fait surtout par voie sexuelle, mais également par voie sanguine (aiguilles contaminées, notamment chez les toxicomanes, lors de tatouages ou de piercing…), et plus rarement de la mère à l’enfant lors de l’accouchement. Le virus est fortement contagieux, 100 fois plus que le virus HIV. D’après l’Organisation Mondiale de la Santé, il y aurait 350 millions de porteurs du virus dans le monde. Les zones de forte endémie (zones où la maladie est très présente) concernent principalement le continent africain et l’Asie du Sud-Est.

Traitement : On dispose aujourd’hui de deux grands types de médicaments : l’interféron pégylé et des antiviraux de nouvelle génération : l’entécavir et le ténofovir (un comprimé par jour). Par rapport aux antiviraux d’ancienne génération (la lamivudine et l’adefovir), ces médicaments ont deux grands avantages : ils sont plus efficaces contre les virus et n’entraînent pratiquement plus de problèmes de résistance. S’il est encore impossible de guérir d’une hépatite B, ces traitements permettent tout de même de stabiliser deux tiers des patients. La réplication du virus est bloquée ainsi que l’évolution de la maladie, empêchant ainsi d’éventuelles graves complications. Le traitement doit être pris au long cours. Le patient devra absolument arrêter la consommation d’alcool et la prise de médicaments potentiellement toxiques pour le foie. Il existe un vaccin préventif contre l’hépatite B qui est fortement recommandé. En trois injections tous les 6 mois, la vaccination peut être effectuée à n’importe quel âge, mais est d’autant plus efficace qu’elle est faite avant 25 ans. Elle est spécifiquement recommandée pour les nourrissons, les préadolescents et les adultes s’exposant aux risques de contamination (partenaires sexuels multiples, usagers de drogues, grands voyageurs…). Chez les adultes, un test de dépistage est recommandé avant toute vaccination.

L’hépatite C (VHC) :

L’hépatite C est une inflammation des cellules du foie. En France, on estime à 600 000 le nombre de personnes qui seraient atteinte du VHC soit une personne sur cent. Parmi ces personnes, encore beaucoup ne le savent pas car c’est une infection souvent silencieuse jusqu’à l’apparition de complications.

Symptômes : L’hépatite C aiguë la plus souvent n’a aucun symptômes. Parfois on est fatigué, on peut avoir une jaunisse. Elle guérit spontanément chez 20% des personnes atteintes. Elle devient chronique dans 80% des cas. Environ 20% des hépatites chroniques peuvent développer des complications (cirrhose pouvant parfois évoluer vers un cancer du foie). Ces complications apparaissent en général longtemps après la contamination surtout di l’infection n’est pas soignée ou prise en charge.

Transmission : Le VHC peut résister plusieurs jours à l’air libre. Il se transmet essentiellement par le sang. Aujourd’hui, la contamination a majoritairement lieu lors du partage d’objets en contact avec le sang, même en quantité minime et non visible : matériel d’injection de drogues et, plus rarement, matériel de piercing, de scarification, de sniff, rasoir, brosse à dents… Jusque dans les années 1990, il y a eu de nombreuses contaminations par transfusion de sang. Ce n’est plus le cas en France actuellement. Les précautions concernant le matériel médical (usage unique ou désinfection) ont aussi été améliorées. L’hépatite C peut, plus rarement, être transmise lors de relations sexuelles, en cas de contact de sang à sang : pratiques hard ou SM sans protection, pénétration sans préservatif lorsqu’il y a des irritations ou des lésions des deux partenaires, par exemple au cours d’Infections Sexuellement Transmissibles comme la syphilis, ou encore pendant les règles. Enfin, une femme enceinte porteuse d’une hépatite C chronique active peut la transmettre à son enfant dans 2 à 5% des cas. Si la mère est coinfectée par le VIH et l’hépatite C, les risques de transmission se situent entre 15 et 20%. Une prise en charge spécialisée existe.

Prévention : Il n’existe pas actuellement de vaccin contre l’hépatite C. La prévention consiste à ne jamais partager d’objets pouvant être en contact avec le sang et, si l’on a des pratiques hard ou SM, à utiliser des protections (préservatifs, gants, matériel à usage unique). Il n’y a pas à ce jour, de traitement pour éviter la transmission de la mère à l’enfant.

Traitement : Si les examens montrent qu’il est nécessaire, le traitement se fait par injection d’interféron alpha pégylée (une fois par semaine) et de prise de médicament antiviral (ribavirine deux fois par jours) pendant une durée de 24 ou 48 semaines selon le génotype du virus. Cette durée peut être prolongée jusqu’à un an et demi dans les formes avec fibrose évoluée. Le traitement ne commence que lorsqu’on détecte une activité minime, et une fibrose même modérée. Il est pris en charge à 100% par la sécurité sociale. Ce traitement souvent très fatiguant peut permettre d’éliminer le virus de l’hépatite C chez certains patients. D’autres traitements sont à l’étude.